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Photo du rédacteurLaurent Konqui

Extrait de la Revue "Art Absolument"

Dernière mise à jour : 9 mars 2021

C’est dans son atelier de la rue Madeleine Michelis à Neuilly sur Seine que l’artiste plasticien, Laurent Konqui, nous convie à découvrir ses œuvres, des violons explosifs de sa série Moz’art au Vélib’ argenté de sa série Silver Factory et aux collages Pop Art sur des surfs. Laurent Konqui expérimente les limites du tableau, non par son cadre mais par sa troisième dimension : la surface. Il met à l’épreuve le bois comme la toile en y déposant des objets issus du quotidien, des instruments de musique ou religieux – lunettes, ordinateurs, chaussures Louboutin, pièces de véhicule de collection, violons, saxophones, shofars etc. –. Ses compositions dynamiques sont soutenues par un médium particulier, véritable matière première de l’artiste, la résine de polyuréthane qui lui permet de transfigurer des objets consommés en objets d’art, véhiculant ainsi le rapport de l’artiste avec la société. Ses tableaux se veulent moins une fenêtre ouverte sur le monde que le réceptacle d’une société de consommation qui s’avère être aussi celle de la consomption. Les violons y sont jetés, les vélib’ démembrés, les lunettes accumulées, tous sont encastrés dans la toile, noyés dans la peinture, prisonniers d’une résine gluante à l’instar des oiseaux innocents dans les nappes de pétrole. Pour cet ancien manager en audit, reconverti en artiste à la suite d’une profonde remise en question, si l’argent n’a pas d’odeur, il a une couleur : celle qui le nomme, celle du bitume qui recouvre l’urbain comme celle des ciels enfumés de pollution des mégalopoles. Aussi, Laurent Konqui recouvre violon, saxophone et pinceaux d’une matière argentée ou dorée aux reflets plastiques. Dans le sillage des accumulations d’Arman et de « l’écriture blanche » de Janet Sobel, les « bas reliefs » de Laurent Konqui interrogent notre culture de la consommation et de ses mythes en mêlant rapidité des drips et lenteur de la résine durcissante, objets communs qui revivent et matière sublimée.


Thibault Mirabel

Art Absolument


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